Examens de fin d’année à la Flash : Tout (ou presque) est rentré dans l'ordre

Publié le par Yacinfo

Malgré le mot d’ordre de boycott de certains enseignants, les épreuves ont pu être organisées dans la quasi-totalité des matières. Leur correction n’a pas non plus posé de problème.

Les examens de fin d’année se sont déroulés cette année dans des circonstances particulières à la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH). Mais finalement, tout est rentré dans l’ordre et les résultats partiels de la première session ont été proclamés la semaine dernière.
Il n’y a que le département histoire et archéologie où les examens n’ont pas pu être organisés. Mais cela ne saurait tarder.

Tout est parti d’un mot d’ordre de boycott des examens décrété par le Syndicat national de l’enseignement supérieur de la FLASH. Ce mouvement se voulait une réaction contre l’application des termes de la convention qui régit désormais les doctorants. La plupart de ceux-ci se sont inscrits dans un programme de formation des formateurs initié par le rectorat pour pallier au déficit d’enseignants dans les facultés.

Ce programme financé par l'État est à sa deuxième année de fonctionnement. La sélection des candidats se fait par un comité de pilotage constitué principalement des doyens de faculté et des chargés de formation. La condition sine qua non pour être éligible au programme est d’être fonctionnaire. Après sa sélection, le candidat signe une convention de soutien à la formation avec le rectorat. Les articles 7 et 8 de ladite convention stipulent que le bénéficiaire doit s’abstenir de toute autre activité qui pourrait nuire à l’avancée de ses travaux de recherche et qu’il est astreint à 180 heures de cours par an. Soit 6 heures par semaine. Ces 180 heures sont payées en heures supplémentaires.

L’application de cette convention ne pose aucun problème dans les autres facultés. Mais à la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH), des enseignants se sont mobilisés contre son application.

Si la convention a du mal à être appliquée à la FLASH, expliquent certains enseignants, c’est que la plupart des doctorants sont des responsables syndicaux. Ceux-ci ont exigé le statu quo (des heures de cours plus que ne le permet la convention et l’encadrement des mémoires). En plus de cette exigence, ils réclamaient le paiement de trois mois d’heures supplémentaires et deux mois d’encadrement avant les examens.

Par ailleurs, étant donné que les cours avaient débuté tardivement cette année, les conseils des professeurs et des chefs de département avaient décidé de commun accord que les professeurs auraient droit à un mois de vacances au lieu de deux normalement. Le syndicat avait accepté cette décision avant de se rebiffer et d’exiger les deux mois de vacances.

Au regard de toutes ces considérations, certains doctorants ont refusé de proposer des sujets et de corriger les épreuves.
Les doctorants sont normalement des fonctionnaires en congé de formation ou des signataires de la convention qui doivent leur présence dans les facultés au manque cruel d’enseignants.

Certains professeurs titulaires ne cachent pas leur exaspération. « C’est une honte pour notre université. Dans aucun pays au monde, on ne peut prétendre préparer une thèse, garder le nombre d’heures que nos collègues veulent obtenir et encadrer des mémoires. Physiquement ce n’est pas tenable. Préparer un doctorat est un travail à temps plein. Ils s’accrochent aux heures, rien que pour des questions de sous alors que dans le cadre de la convention de soutien à la formation, ils bénéficient d’un fonds pour la recherche. Ils veulent bénéficier en même temps de l’argent des heures supplémentaires et de l’encadrement des mémoires et du fonds mis à leur disposition pour leurs travaux de recherche. Ils savent pourtant en âme et conscience qu’ils ne peuvent pas tout faire en même temps », dénonce un professeur titulaire.

Mais tous les doctorants signataires de la convention n’ont pas suivi un mouvement dont la pertinence est plus que discutable. Ce sont eux et les professeurs titulaires qui ont choisi les sujets et corrigé les épreuves.

Et selon le doyen de la faculté, Salif Berthé, les examens se sont déroulés dans plus de 80% des matières. Au département lettres et arts les examens ce taux atteint même 100%. Dans celui des langues, le pourcentage atteint également 100% en arabe et en allemand alors que quelques épreuves se sont déroulées en anglais et en russe. Seul le département histoire et archéologie n’a enregistré aucun examen.

Sur les épreuves qui n’ont pu se dérouler et le sort des étudiants du département histoire et archéologie, Salif Berthé se montre rassurant : tandis que les autres élèves seront en deuxième session, les étudiants de ce département passeront leur première session. Une session de rattrapage sera ensuite organisée pour ceux qui y auront droit. « Il ne faut pas que les étudiants soient pénalisés par une situation dans laquelle ils ne sont pour rien », estime le doyen.

Le syndicat, lui, justifie sa démarche par le fait qu’il existerait une inégalité de traitement entre les doctorants signataires de la convention et ceux qui sont en congé de formation. Ces derniers bénéficieraient de plus d’heures à enseigner.

Selon Yaya Sissoko, le secrétaire général du comité SNESUP, le syndicat demande de sursoir à l’application de la convention cette année et promet qu’il aidera lui-même à son application l’année prochaine. Les négociations sont en cours au niveau du rectorat.

Mais pourquoi ce qui marche ailleurs, ne marcherait pas à la FLASH ? « C’est parce que dans les autres facultés, ils ont trouvé des astuces pour que les doctorants conservent leurs avantages », répond sans rire un syndicaliste. L’explication laisse, pour le moins, songeur…

Nouhoum TRAORE

Publié dans UNIVERSITE DE BAMAKO

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