L'Empire du Mali
L’empire du Mali succéda au 13ème siècle à l’empire du Wagadu tombé sous le coup des Almoravides mais aussi des sécheresses récurrentes qui poussèrent ses habitants à se replier sur le sud vers des zones plus humides comme le Mandé.
Le Wagadu Ghana laissait la place à deux entités : le Sosso et le Mandé. Elles s’affrontèrent pour la domination du champ politique au Soudan Occidental, c’est le Mali qui triompha.
I - Les origines du Mali
Le nom Mali pose problème. En effet, ce mot est connu sous la forme Mali [1], Mallal [2], Melli mais le Mali est tout simplement le pays des Mandéka (homme du Mandé). Le Mandé est le berceau de l’empire du Mali, il en est la province mère [3].
Les origines du Mali sont obscures tradition et histoire se mêlent, il est difficile de dire à quelle époque précise l’empire du Mali a émergé.
Au 13ème siècle dans tous les cas au sud du Wagadu, dans la zone soudanienne existaient de petits royaumes dirigés par des chefs de guerre qui se donnaient le titre de « Mansa ».
La chasse, la guerre pour capturer des esclaves qu’ils vendaient aux marchands sonniké et arabo-bèrbères étaient leurs principales activités.
Le royaume Sosso héritier de l’empire du Wagadu dirigé par le roi magicien Sumaworo Kanté commençait à s’imposer au Soudan occidental.
Il s’attaqua aux Mandéka pourvoyeurs de captifs, désorganisa les petites chefferies.
Sunjata Keyta s’était exilé au Méma, province du Wagadu auprès du Farin Méma Tunkara. Les différents clans mandéka organisés en royaumes les Konaté, les Kamara les Koné se réunirent derrière le Simbo, le roi chasseur Sunjata Keyta qui revint du Méma appelé par les siens.
Après avoir subi plusieurs défaites, l’armée de Sunjata qui s’était perfectionné dans l’art de la guerre au Méma dirigée par des preux comme Tiramankan Traoré écrasa après une terrible chevauchée Sumaworo Kanté à Krina en 1235 [4].
A Kurukanfugan non loin de Kangaba les chefs du Mandé firent acte d’allégeance à Mari Jata, Sogolon Jata qui devint le Mansa du Mali.
Là, fut élaborée une véritable charte que certains n’hésitent pas à appeler aujourd’hui la constitution de l’empire du Mali.
Tous les chefs du Mandé étaient d’accord pour garantir aux populations toutes les libertés. Sunjata, le premier Mandé Mansa signifia que tous les hommes avaient le droit de pratiquer les activités économiques de leur choix et que l’esclavage de traite était désormais interdit. C’est à Sunjata que revînt donc le mérite d’avoir mis en place les fondements du nouvel Etat qui selon le professeur Drissa Diakité étaient : La terre, le commerce et la guerre.
L’histoire du Mandé va tourner en effet autour de ces trois éléments : l’exploitation des richesses de la terre, le commerce sous toutes ses formes, les guerres de conquêtes mais malheureusement aussi des guerres fratricides.
L’esclavage fut condamné unanimement mais continua dans les faits. Sundiata Keyta va agrandir son royaume entre 1235 et 1255 en faisant la conquête du Walata, du Wagadu mais au souverain de cet Etat à Kumbi, il laissa le titre de roi en raison du rôle prestigieux joué par le Wagadu.
Avant la mort de Sunjata, le Mali contrôlait le Sahel, le Jolof [5] et s’étendait vers le Songhoï à l’est. Mais se sont ses successeurs qui vont agrandir l’empire.
II - Extension du Mali
Après la mort de Sunjata qui de son vivant n’avait pas désigné de successeurs des luttes intestines vont éclatées. Plusieurs Mansa dont Mansa Oulé (1255- 270), Ouati (1270-1274), Kalifa le dément [6], Sakura un esclave affranchi qui va faire le pélirinage à la Mecque, vont se succéder. Ouati et Sakura agrandirent l’empire après eux arriva au trône Mandé Bukary le navigateur [7](1310-1312), puis Kanku Musa sous le règne duquel le Mali atteignit son apogée.
Selon le Cheick Ottman Ed Dukali un Egyptien qui passa 35 ans au Mali, il fallait 4 mois pour traverser le pays d’est en ouest et autant du nord au sud [8].
Sous Kanku Musa, l’empire du Mali s’étendait de l’Océan Atlantique à Takedda à l’est, de la zone forestière au sud aux saline de Teghezza. L’empire contrôlait alors les placers aurifères du Buré du Banbuk, de la Falémé et les salines du nord.
Kanku Musa qui était monté au pouvoir en 1307 fit un pèlerinage remarquable à la Mecque. A son passage au Caire en 1324, il distribua tellement d’or que le métal précieux perdit de sa valeur pendant plusieurs années. Il aurait dépensé au cours de son voyage 10 à 13 tonnes [9].
Il ramena de la Mecque de nombreux Chérifs et savants qui l’aidèrent à propager l’islam à Tombouctou, Gao et dans le reste de son empire.
L’architecte Andalou Es Sahéli l’avait accompagné au Soudan, il fut le maître d’œuvre de plusieurs mosquées et maisons.
III - L’économie dans l’empire du Mali
Comme dans l’empire du Wagadu, l’essentiel de la vie économique reposait sur l’agriculture. Les Mandéka étaient avant tout des cultivateurs, leur pays le Mandé bien arrosé possédant de nombreuses terres fertiles se prête bien à cette activité. La cueillette, l’élevage, la pêche, la chasse et l’exploitation minière étaient pratiquées.
1- Les productions agricoles
L’empire du Mali qui couvrait plusieurs zones agro-écologiques, le Sahara, le Sahel, le Soudan et touchait à la zone forestière avait des productions agricoles très variées [10].
Le matériel et les techniques agricoles n’étaient différents de ceux d’aujourd’hui [11].
Les cultures les plus répandues étaient les céréales, le mil, dont des restes ont été découvertes dans les fouilles archéologiques de Niani, le riz, le fonio, etc.
Le coton, une des grandes spécialités du Mali était aussi cultivé.
2- L’élevage et ses productions [12]
L’élevage était surtout pratiqué dans les zones sahélienne et saharienne. Dans les régions sud il n’y avait que quelques bovins trypanotolérants, des ovins et des caprins. Les Mandéka comme les Soninko ont élevé des ânes mais aussi des chevaux. L’élevage du cheval était une activité de prestige, seul les nobles et les riches pouvaient s’acheter des chevaux, les « donfen » étaient réservés à l’aristocratie.
Au nord de nombreux chameaux étaient élevés pour le transport du sel depuis les salines du nord vers le su et pour le commerce transsaharien très demandeur de chameaux. Les Mandéka pratiquaient aussi la pêche. Le Joliba est un fleuve très poissonneux.
L’une des activités très prisées des Mandenka était la chasse. Les associations de chasseurs (les Donso Tons) couvraient le Mali. Le pays était très giboyeux ; on y rencontrait de grands mammifères comme l’éléphant, l’hippopotame. Les chansons donso relatent encore aujourd’hui les hauts faits des donso.
3- L’exploitation minière
L’or et le sel comme dans l’empire du Wagadu était les deux produits miniers les plus recherchés. Mais le cuivre aussi était exploité à Takkeda, à Sirakoro près de Nioro. Comme l’or et le sel, il a servi aussi de monnaie et l’empire importait aussi du cuivre.
Les techniques d’extraction de l’or et du sel n’étaient pas très différentes de celles d’aujourd’hui.
Mais l’extraction de l’or dans le Buré, le Banbuk, le Jabé était entourée de mystères, jamais des étrangers des arabo-berbères n’ont été conduits dans ces mines.
Les circuits de production de commercialisation étaient strictement surveillés par les Mali-Mansa.
Quant au sel son exploitation était entre les mains des Kel Tamachek qui employaient de nombreux ouvriers libres ou esclaves. Une partie du sel venait de Tichitt mais aussi d’Idjil.
4- L’artisanat
Comme dans l’empire du Wagadu, l’artisanat était pratiqué par des groupes spécialisés non nobles : forgerons, (dont les femmes sont potières), les bijoutiers, les cordonniers, les saké travailleurs du bois. Le travail du fer semble avoir occupé une grande place dans l’empire guerrier du Mali. Le Mandé est encore couvert de nombreux anciens hauts fourneaux qui malheureusement n’ont été que très peu étudiés. La végétation aux abords de ces anciens ateliers métallurgiques porte les stigmates d’une grande exploitation qui a été sans doute intensive.
Sur le site de Niani, l’équipe guinéo-polonaise d’archéologie a mis à jour en 1966 de la céramique de bonne qualité.
Quant au cuir, il était travaillé par les cordonniers, qui fabriquaient chaussures, selles, ornements pour chevaux.
5- Le commerce
L’une des grandes activités de l’empire du Mali fut le commerce source de la grande prospérité des Mansa du Mali
- Le commerce intérieur
Il portait surtout sur les produits de l’agriculture de la cueillette de l’élevage, de la pêche et de la chasse et de l’artisanat. Comme aujourd’hui le sud produisait des biens alimentaires qui étaient échangés contre le sel, les animaux, les produits de l’élevage, de la métallurgie.
Le poisson séché ou fumé était une denrée qui circulait beaucoup vers le sahel mais aussi vers le sud. Cette production du delta intérieur du Niger semble avoir été très prisée. Les tissus de cotonnades blancs ou teints à l’indigo, les couvertures dites de Ségou les Kassa étaient très bien appréciées. D’ailleurs les cotonnades ont servit de monnaie tout comme le fer, le cuivre, l’or, les cauris venus de l’Océan Indien [13].
Il faut dire que l’or sauf dans les régions minières était très peu utilisé dans les transactions locales. Il était surtout la chose des Mansa et des riches marchants Mandenka ou arabo- erbères.
Grâce à la sécurité sur les routes, les produits circulaient librement. L’une des voies commerciales importantes de l’empire du Mali a été le fleuve Niger. Le transport était assuré par des groupes spécialisés qui avaient une importante batellerie. Au 19ème siècle l’explorateur français Réné Caillé (1799 - 1838) qui visita le Soudan, raconte avoir vu sur le Niger des bateaux de 20 mètres de long, pouvant transporter 20 tonnes de marchandises [14].
En dehors de l’or, l’empire du Mali exportait vers le bassin méditerranéen de l’ivoire abondant (du 13ème au 14ème siècle dans la zone soudanienne [15], mais importé aussi des régions sud d’où venait également la cola).
Les plumes d’autruches, les produits de l’artisanat comme les cotonnades, les esclaves [16] ont été aussi expédiés vers le nord.
Du nord en plus du sel arrivaient les produits manufacturés : étoffes, bijoux, armes, armures, cauris, cuivre, céramique de qualité, livres. Il s’agissait des produits de luxe ou de denrées de luxe destinés à une clientèle aisée.
Les routes commerciales étaient les mêmes, mais les routes qui partaient de la Tripolitaine et de l’Egypte devenaient plus actives.
La sécurité sous les grands monarques comme Kanku Musa était assurée par une armée bien organisée.
Les routes du Sud en direction des zones forestières étaient jalonnées par de nombreux villages de marchands.
IV- Société Etat et pouvoir dans l’empire du Mali
A- La société
Comme au Wagadu, la société au Mali était hiérarchisée [17].
Il y avait au sommet de la pyramide sociale les horon c’est-à-dire les nobles. Il y avait les nobles de sang royal, le souverain et sa famille, les autres nobles, les mori kanda loolu (Sisé, Diané, Bereté, Kuma, Turé) d’origine soninké.
Ils étaient les marabouts des Mandenka ensuite venaient les Nymakala endogames qui pratiquaient de nombreux métiers de l’artisanat. La classe des Nyamakala est elle aussi dominée par les Jeli maîtres de la parole, parmi eux les plus importants étaient rattachés à la famille royale, dépositaires de l’histoire du Mandé ils jouissaient d’un grand prestige [18]. Les femmes Jeli accompagnent les femmes nobles dans les cérémonies. Il y avait ensuite la classe des forgerons, maîtres de la fonte et de la forge, ils étaient les chefs des principales sociétés d’initiation comme le Komo, le Korè. Leurs femmes comme encore aujourd’hui fabriquent des poteries. Venaient ensuite les Garankè cordonniers et les Funé. Au bas de l’échelle sociale, il y avait les esclaves. La traite abolie par Sunjata a continué surtout après sa mort. Il y’avait aussi des esclaves de case et des serfs, ces derniers travaillaient les terres pour le compte des empereurs du Mali.
B- Etat et pouvoir au Mali
Le système étatique du Mali n’était pas très différent de celui du Wagadu dont il a gardé de nombreuses structures.
- L’Etat du Mali : le territoire du Mali à son apogée couvrait plus d’un million de km2 car il avait englobé non seulement l’ancien Wagadu, mais conquis de nouvelles provinces, au Nord surtout et au Sud.
La province mère était le Mandé où il y’avait l’une des capitales de l’Empire Nyani fouillée en 1966 par une équipe archéologique polono-guinénne. Cette ville qui datait du 6ème siècle avait connu une grande prospérité au 14ème et 15ème siècles.
Trois secteurs ont été repérés, un centre économique principal, le quartier royal fortifié et le village. Dans les environs, quelques villages formant un complexe d’habitat suburbain ont été également identifiés [19]. De Nyani la capitale, ministre empereur assisté par de nombreux ministres dirigeait le pays. Il y avait des gouverneurs nommés par les Mansa, les royaumes vassaux comme dans l’empire du Wagadu. Les Mali Mansa avaient gardé tous les anciens souverains qui leur avaient fait acte d’allégeance.
Ces monarques organisaient leur pays comme ils l’entendaient mais ils payaient tribut aux empereurs et envoyaient des troupes en cas de guerre.
Les princes héritiers de ces Etats résidaient dans la capitale du Mali pour enlever à leur parent toute idée de révolte. Ces royaumes étaient le Songhay, le royaume du Wagadu, de Jaara, le royaume du Jolof, il y avait enfin les provinces du littoral : Gambie, Casamance.
L’empire du Mali était un Etat très décentralisé comme le Wagadu, ce qui présentait des avantages mais aussi des inconvénients dont le pouvoir souffrit.
- Le pouvoir
Le Mali Mansa comme le Kayamaga avait deux types de pouvoir : le pouvoir spirituel et le pouvoir politique.
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- Le pouvoir spirituel
Le pouvoir pour les Mandenka était d’essence divine, nul n’avait le droit de le contester. Pour parler de règne, on emploie le mot Tilé c’est-à-dire le soleil. Sunjata le premier roi du Mandé n’était pas un homme ordinaire de part ses origines, ses connaissances ésotériques.
Il était le Simbo, le grand maître chasseur, roi de la brousse, détenteur de pouvoirs magico-religieux. Chef de l’association des chasseurs, il est associé à tous les grands cultes du pays. Comme au Wagadu, le roi est responsable de la prospérité du pays sous un bon roi, les pluies doivent être abondantes car le Mansa connaît « les mécanismes magiques » qui font pleuvoir et qui éloignent du pays des calamités (famines et épidémies).
Baramandana, l’un des premiers souverains du Mali se serait converti à l’islam après une longue sécheresse, la pluie vint [20]. Les Mansa dont la succession est patrilinéaire étaient sacrés. Ceux d’entre eux qui prirent le pouvoir par des voies peu normales, s’étaient repentis, c’est le cas de l’esclave affranchi Sakura qui fit le pèlerinage à la Mecque, peut-être aussi de Kanku Musa.
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- Le pouvoir politique
Comme noté plus haut, le Mansa avait de nombreux ministres parmi lesquels comme du Wagadu, il y avait des arabo-berbères instruits. L’Etat était laïc, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle se côtoyaient. Il y avait de nombreuses mosquées, d’écoles coraniques surtout sous Kanku Musa.
Les audiences de l’empereur décrites par Ibn Battuta étaient très solennelles tout en ayant un caractère oriental elles avaient un cachet Manding.
Le pouvoir du Mali Masa était souple, l’empereur qui était assisté d’un vice-empereur exerçait avec facilité le pouvoir. La monarchie au Mali n’était pas absolue à Kurukanfuga toutes les libertés avaient été reconnues.
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- Le pouvoir judiciaire
Il y avait deux types de justice, la justice réservée à la population de religion traditionnelle et celle des musulmans.
Dans tout les cas, la justice était bien rendue. Ibn Battuta notait : « De tous les peuples, les nègres sont ceux qui abhorrent le plus l’injustice, le Sultan ne pardonne jamais à celui qui serait coupable d’une injustice » [21].
Le même auteur poursuit que le voyageur ne craignait ni voleurs, ni brigands que les biens d’un Nord africain qui meurt, grande soit la fortune, sont remis à un homme de confiance jusqu’à ce que les personnes ayant des droits sur ces biens se présentent [22].
L’impôt comme dans l’empire de Kayamaga était perçu par les gouverneurs, les chefs de provinces et était versé au trésor royal. Produits d’importation ou d’exportation payaient des impôts plus ou moins lourds selon les besoins de la population et du trésor impérial.
Des impôts spéciaux étaient prélevés en nature surtout lors des grandes occasions, comme le pèlerinage de Kanku Musa par exemple.
Les marchands des grandes villes comme Nyani, Gao, Tombouctou s’acquittaient facilement de leurs impôts [23]
Quant à l’armée placée sous le haut commandement de l’empereur, elle comprenait deux corps : l’armée du Nord et l’armée du Sud. Les premiers éléments des horon, seuls capables selon les Mandenka de défendre la collectivité. Ce sont les Tontajon ou porteurs de l’équipement militaire au nombre de 16 clans de familles de paysans libres [24]. Ils constituaient l’infanterie.
L’élite de l’armée semble avoir été la cavalerie, les Mandenka très tôt à l’instar des Soninko se sont intéressés aux chevaux qui se vendaient très cher dans leur pays [25]. Aidés par les kagoro, maîtres du cheval de la guerre, les Mandenka ont monté une cavalerie puissante qui leur a permis de conquérir de vastes territoires.
L’armée malienne composée de guerriers, formés physiquement, moralement par les associations de chasseurs et les sociétés d’initiation comptait selon Al-Umari au temps de Kanku Musa 100 fantassins et 10 000 cavaliers [26].
V- La fin de l’empire du Mali
La grande décentralisation de l’empire du Mali fut l’une de ses faiblesses dans ce pays très vaste, le pouvoir impérial ne réussit pas toujours à faire passer et accepter ses messages.
Les actes d’insubordination comme celui du Jennokoy vis-à-vis de Kanku Musa quand il revenait de la Mecque avec les Chérif devaient être nombreux [27].
Les successeurs de Kanku Musa après le règne de son frère Mansa Souleymane (1341-1360) sous lequel Ibn Battuta aurait visité le Mali, ne réussirent pas à maintenir la cohésion.
Mari Jata II, 1360-1374, vida le trésor impérial, il aurait vendu à vil prix à des marchands égyptiens une pépite d’or du trône qui pesait très lourd [28].
Le Mali s’enfonça dans les guerres de successions, les révoltes de palais, alors vers l’Est la puissance montante des Songhay pointait que la menace Kel Tamashèq se précisait.
Les Moose menaçaient la zone lacustre et lançaient des incursions victorieuses, les Kel Tamashèq vont occuper Tombouctou puis Oualata en 1433 au Sahel occidental, le royaume de Jaara s’émancipa.
Les provinces orientales furent perdues, les Songhay attaquèrent même la capitale du Mali. L’empire après le passage des bamanan finit par se réduire à une toute petite chefferie.
L’une des plus grandes formations étatiques du Soudan Occidental qui sous le règne de Kanku Musa, Rex- Melli connu un rayonnement international avec l’arrivée à Tombouctou, Jenné, Nyani, Gao de grands érudits, laissa la place à l’empire Songhay.
[1] Pour certains, Mali est le nom de l’hippopotame totem de Sunjata Keyta, le fondateur de l’empire.
[2] Nom d’une ville employé par les auteurs arabe comme Albakri.
[3] Le Mandé est une très vieille terre de peuplement. Le paléolithique a été mis en évidence à Farabana et le néolithique à Kurunkurunkalé non loin de Sibi. Les collines de Kiri, l’un des berceaux du Mandé n’ont pas été étudiées. A Kangaba, existent également de nombreux sites à l’endroit dit Farafin (pierre noire ) et Faragué (pierre blanche). Il y avait là un atelier préhistorique.
[4] Grâce à ses pratiques magico-réligieuses mais aussi de la connaissance du secret de Sumaworo que lui avait donné sa sœur qui s’était faite amie du roi magicien, Sunjata réussira à le vaincre. Aux lieutenants de Sunjata s’était joint Fakoli Dumbuya, le propre neveu de Sumaworo.
[5] Sunjata confia la conquête de son royaume à Tiramakan TRAORE son général qui décapita Jolofing Mansa et emmena son trône en or.
[6] Kalifa monté sur le toit de sa maison s’amusait à flécher les passants, il fut assassiné.
[7] Il voulait connaître les limites de l’Océan et s’embarquait sur des bateaux avec de nombreux compagnons, ils ne revinrent plus