Tombouctou la ville sainte du Mali (333 saints)

Publié le par Yacinfo

TOMBOUCTOU (Mali)

« Le sel vient du Nord, l'Or vient du Sud, l'argent vient du pays des blancs mais la parole de Dieu, les choses saintes, les contes jolis on ne les trouve qu'à Tombouctou. »-
« Ô toi qui vas à Gao fais un détour par Tombouctou. Murmure mon nom à mes amis et porte leur le salut parfumé de l'exilé qui soupire après le sol où résident sa famille, ses amis, ses voisins ». - Ahmed Baba (1556-1627)

Tombouctou


(Timbuktu ou Tin-Buktu en Tamasheq) est une ville située sur le fleuve Niger au Mali. Elle est surnommée la ville aux 333 saints et la perle du désert.
Tombouctou est aussi le nom d'une des sept régions qui composent le Mali et le gouverneur de cette région siège dans la ville du même nom.
Étymologie]
Le nom Tombouctou viendrait du tamasheq, langue des Touareg qui auraient fondé la ville au XIIe siècle, de Tin (ou Tim), qui signifie « endroit » ou « lieu », et de Boutcou, nom donné à la femme présente à l'arrivée des Touareg, gardienne d'un puits, et qui désignerait une personne originaire d'Essouk – ce qui donne « le lieu de Bouctou »1. À cette étymologie proposée par Abderrahamne es-Saâdi au XVIIe siècle dans son Tarikh es-Sudan (Histoire du Soudan), l'explorateur allemand Heinrich Barth au XIXe siècle, lui, donne une origine songhaï du mot Tombouctou qui désignerait une « dépression entre les dunes »1.

Histoire
La ville a construit sa prospérité sur les échanges commerciaux entre la zone soudanaise du Sahel africain et le Maghreb. Elle eut son apogée au XVIe siècle. Sa richesse déclina lorsque les Européens ouvrirent la voie maritime pour le commerce entre l'Afrique du Nord et l'Afrique noire.

La légende (dans le Tarikh es-Soudan) rapporte que Tombouctou fut formée autour du puits d'une femme appelée bouctou, (originaire d'Essouk) d'où le nom de la ville (Tin Bouctou, le puits de Bouctou). Les premiers campements pourraient remonter aux premiers siècles de l'histoire écrite.
Campement des nomades berbères du XIIe siècle, la ville n'apparaît cependant dans l'histoire qu'au XIVe siècle : l'empereur du Mandé Mansa Moussa y fit construire une prestigieuse mosquée, par l'architecte Abou Ishaq es-Sahéli.
Au XVe siècle, la construction par une vieille femme de la mosquée de Sankoré, qui comprenait une Medersa, est à l'origine d'une université islamique de renommée internationale. Jusqu'à 25 000 étudiants fréquentèrent la ville sous le régime de Sonni Ali Ber.
Le déclin de la ville commença au XVIIe siècle avec l'instabilité politique et l'apparition de la Traite des noirs qui rapprochait le commerce des côtes.

Quelques Dates
XIe siècle Fondation supposée de la ville par les Touaregs.
•1325 L'empereur Mansa Moussa débute la construction d'une Mosquée prestigieuse.
•1328 Achèvement de la mosquée de Djingereiber.
•1353 Le voyageur Tangérois Ibn Battûta visite la ville.
•XVe siècle Construction de la mosquée de Sankoré, aux dimensions de la Kaaba.
•1458 Prise de la ville par Sonni Ali Ber, empereur Songhaï.
•1590 Chute de l'Empire songhaï, la ville passe sous domination marocaine.
•octobre 1591 Soulèvement de la ville, les plus illustres savants de la ville dont Ahmed Baba sont exilés à Marrakech.
•1630 Le chroniqueur Abderhaman Sâdi décrit sa ville dans son Tarikh es-Soudan.
•1760 Les Touaregs chassent les derniers marocains de la ville.
•1825 L'Empire peul du Macina conquiert la ville.

Tombouctou, monument commémorant la cérémonie de "La Flamme de la Paix".
•1826 Le major Alexander Gordon Laing visite la ville. Pris pour un marchand d'esclaves concurrent, il est assassiné.
•20 avril 1828 Dissimulé sous le costume d'un lettré musulman, le Français René Caillié entre dans la ville. Son récit de voyage fait grand bruit en Europe.
•1844 Mort de Sékou Amadou, la ville s'émancipe.
•1853-1854 L'explorateur allemand Heinrich Barth passe six mois à Tombouctou.
•1892 Chute de la colonne Bonnier par les Touareg Ioullemiden et Igdalen après avoir occupé Tombouctou
•1894 La ville est prise par les colonisateurs français.
•1914 Fin de la pacification des zones du nord du Mali.
•Novembre 1955, Gao devient une commune de moyen exercice. Le 2 mars 1966, Gao devient une commune de plein exercice.
•1988 La ville est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
•27 mars 1996 Cérémonie de la Flamme de la Paix, durant laquelle les rebelles touaregs brûlent 3000 armes utilisées durant la rébellion.

Démographie et géographie
Tombouctou a actuellement une population estimée à environ 32 000 personnes en 2006. Cependant, au fait de sa grandeur au XVe siècle la ville était peuplée d'environ 100 000 habitants dont 25 000 étudiants pour la seule Université de Sankoré2.
La ville est située au sommet de la boucle du fleuve Niger, au point où celui-ci se rapproche le plus du Sahara. Elle était reliée au fleuve par des canaux qui ne sont plus fonctionnels aujourd'hui, et est desservie par le port de Kabara, à 12 km plus à l'est.
Depuis plusieurs années, la ville est menacée par l'avancée des dunes (ensablement). Sous l'impulsion de l'UNESCO, des travaux de stabilisation des dunes ont été entrepris.

Administration
La région de Tombouctou est composée de cinq cercles : Tombouctou, Diré, Niafunké, Goundam, Gourma-Rharous. Le cercle de Tombouctou comprend les communes de Bourem-Inaly, Lafia, Salam et Tombouctou.

Transport et économie
La ville est le centre administratif de la région du même nom. Elle abrite les principaux services publics et est aussi le siège des ONG qui travaillent dans la zone.
C'est encore un centre de négoce de produits de base, particulièrement du sel, qui est extrait des mines de Taoudeni à 700 km plus au nord et amené lors de l'Azalaï à Tombouctou. Ce transport, des plaques de sel de 40 kg chacune, se fait de moins en moins à dos de dromadaires, et de plus en plus à bord de camions. La ville travaille également le textile, le cuir, et divers objets d'artisanat touareg.
Centre touristique, Tombouctou abrite deux hôtels et plusieurs agences de voyages.
On y accède par avion (vol hebdomadaire), en voiture par une piste difficile en provenance de Douentza et en empruntant le bac pour franchir le Niger ou bien en caravane par le désert. Un ancien canal, actuellement ensablé reliait la ville directement au fleuve Niger. Le gouvernement libyen se serait proposé pour financer des travaux de remise en état du canal.

Culture et monuments

Tombouctou est aujourd'hui plus connue par sa légende que par les différents sites présents, cependant, différents lieux sont dignes d'intérêts. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988.
Première caractéristique de la ville, le désert est très proche des premières maisons. On trouve à différents endroits plusieurs zones de culture en terrasse, disposées en entonnoir autour d'un puits ou d'un point d'eau. Ces puits de Bouctou sont un bel exemple de culture dans un environnement difficile. L'ensemble des maisons est construit en banco mais à Tombouctou le crépi est remplacé par un parement en pierres. Les trois mosquées de la ville, Djingareyber, Sidi Yahiya et Sankoré sont la mémoire de l'apogée de la ville. Seule la première se visite. On peut aussi visiter les restes des maisons qui abritèrent René Caillé, le major Alexander Gordon Laing et le docteur Heinrich Barth, dont certaines ont été transformées en musée.
Une place abrite la Flamme de la Paix, monument qui commémore la fin de la rébellion Touarègue le 26 mars 1996. Tous les ans a lieu une cérémonie commémorative.
En 2007, Tombouctou a également été en compétition pour obtenir le titre de Merveille du Monde moderne, cependant elle ne fut pas retenue dans le choix final.

Les manuscrits de Tombouctou
Le vrai trésor de Tombouctou est constitué par un ensemble de près de 100 000 manuscrits détenus par les grandes familles de la ville2. Ces manuscrits, dont certains datent de l'époque pré-islamique remontant au XIIe siècle, sont conservés depuis des siècles comme des secrets de famille. Ils sont pour la plupart écrits en arabe ou en fulani, la langue peul, par des savants originaires de l'ancien Empire du Mali et contiennent un savoir didactique notamment dans les domaines de l'astronomie, de la musique, de la botanique... Des manuscrits plus récents couvrent les domaines du droit, des sciences, de l'histoire (avec d'inestimables documents comme le Tarikh el-Sudan de Mahmoud Kati sur l'histoire du Soudan au XVe siècle et le Tarikh el-Fetash d'Abderahmane Es-Saad au XVIIe siècle), de la religion, du commerce. Le centre de documentation et de recherches Ahmed-Baba (Cedrab), fondé en 1970 par le gouvernement avec l'aide de l'UNESCO, recueille certains de ces manuscrits pour les restaurer et les numériser. Si déjà plus de 18 000 manuscrits ont été collectés par le seul centre Ahmed Baba, on estime qu'il existerait jusqu'à 300 000 manuscrits dans l'ensemble de la zone touarègue. De 60 à 80 bibliothèques privées existent aussi dans la ville, parmi lesquelles la bibliothèque Commémorative Mamma Haidara et la bibliothèque Mahmoud-Kati. Couvrant l'ensemble des domaines du savoir, ils sont aujourd'hui menacés par des conditions matérielles difficiles et surtout par le trafic qu'il en est fait pour de riches collectionneurs occidentaux2.

Manifestations culturelles
Le Festival au désert se déroule chaque année à Essakane à deux heures de piste de la ville de Tombouctou au mois de janvier.

PLUS D'INFOS SUR TOMBOUCTOU

LA DECOUVERTE DE TOMBOUCTOU

Tombouctou, contrée lointaine, jadis cité universitaire sise auprès d'un grand fleuve où arrive l'Azalaï chargé de sel et de manuscrits est située entre les 16° latitude Nord et le 5° degré longitude ouest. Mystérieuse cité africaine dont le nom magique a embelli les rêves d'uléma, de poètes, de chercheurs, provoqué d'ardentes vocations. Ville touristique d'essence et par excellence, son pouvoir attractif puissant suscita l'engouement d'illustres voyageurs et explorateurs.
En 1353 déjà, Ibn Battouta le globe Trotter arabe qui visita la capitale du Mali, en rentrant au Maroc passa par Tombouctou et fut un des premiers écrivains à faire mention de la ville ; "nous voyageâmes après vers la ville de Tunbuctu. Entre elle et le Nil, il y a quatre milles. La majorité de ses habitants sont des Massufa, porteurs du titham. Il y a en cette localité le tombeau du poète illustre Abu Ishak Al Saheli, il y aussi le tombeau de Siraj al Din al Kuwayk, un des grands commerçant d'Alexandrie''.
Essadi l'auteur du Soudan cité par Delafosse (1972, 270) rapporte que dès le 14ème siècle un savant arabe du nom de El Temini arriva à Tombouctou avec un savant arabe du nom de El Temeni arriva à Tombouctou avec Kankou Moussa dans l'intention de professer à l'université de Sankoré. Celui-ci s'aperçut qu'il était en retard d'une vingtaine d'années sur les jurisconsultes de la cité Soudanaise et dû retourner se perfectionner à Fès. Au 16ème siècle Kati '1981,27) mentionnait la mission culturelle qu'effectua le premier chérif Saoudien auprès d'Elhaj Askia Mohamed ''plus tard Moulaye El Abbas enjoignit à Moulaye Essaqli d'aller s'établir auprès du prince. Moulaye Es Seqli s'y rendit en l'an 1519 et sa venue parmi nous coïncida avec le moment où nous venons de commencer cet ouvrage''. La fonction touristique de Tombouctou se renforça au 19ème avec l'arrivée massive de missionnaires et explorateurs Européens : Gordon Laing en 1826, René Caillié en 1828, Heinrich Barth en 1853, Oscar Lenz en 1880. Parmi eux seul l'allemand Heinrich Barth se livra à une véritable exploration scientifique moderne par la fécondité de ses œuvres, par l'étendue de ses découvertes et par la durée de son séjour à Tombouctou, sept mois environ. De nos jours, Tombouctou cité bénie d'Essadi et d'Ahmed Baba continue d'exercer un pouvoir magique sur ses visiteurs par les vestiges de son université, son patrimoine architectural, ses hauts lieux historique et culturel, son artisanat original et ses mystères.
Cadre juridique et institutionnel de protection du Patrimoine : En 1988, le Comité du patrimoine mondial procédait à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial des mosquées de Djingareyber, de Sankoré et de Sidi Yahia, ainsi que de 16 cimetières et mausolées sis pour la plupart à l'intérieur des limites de l'ancienne ville de Tombouctou.En 1989 ,les trois mosquées compte tenu de leur état de dégradation et des menaces de l'ensablement furent inscites sur la liste du Patrimoine Mondial en péril.
La protection et la mise en valeur du patrimoine constituent un enjeu important à Tombouctou.Deux (2) ensembles de dispositions concourent aux respects de ces objectifs :
- au plan international, il s'agit de la « Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel » à laquelle le Mali a adhéré en avril 1977.
- au plan national, il s'agit de la Loi 85-40/ AN-RN du 26 juillet 1985 relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national et du Décret 92245 portant classement des villes anciennes de Tombouctou et Djenné.
Dans ce Décret, la ville ancienne de Tombouctou, (où toutes les potentialités touristiques sont concentrées), est délimitée ainsi :
a) L'ensemble du tissu ancien de la ville circonscrit dans un domaine d'environ 49 ha renferme les quartiers de Sankoré au Nord-Est, Djingareyber au Sud-Ouest, Sareikaina au Sud-Est et Badjindé à l'Est ;
b) Les mausolées situés extra-muros du tissu ancien
De plus, le Décret déclare « une zone tampon entre l'ancienne ville de Tombouctou et les nouvelles zones d'extension ». Cette zone tampon (décrétée patrimoine national) est en fait la rocade qui ceinture la première zone et dont l'emprise avarie de 25 à 40 mètres.
Un bien classé ne peut être ni détruit, ni faire l'objet de travaux de restauration ou de modification sans le consentement de l'autorité compétente qui assure le contrôle de l'exécution desdits travaux.
Le Ministère de la Culture est le principal ministère chargé des questions relatives au patrimoine culturel national puisqu'il a pour mission de veiller à la protection, à la conservation et à la valorisation du patrimoine culturel et artistique national. La Mission Culturelle de Tombouctou, qui relève de ce ministère, est chargée du suivi de ces questions.

QUELQUES DATES DE L'HISTOIRE DE TOMBOUCTOU •

XI e siècle Fondation supposée de la ville.
• 1325 L'Empereur Kankan Moussa débute la construction de la prestigieuse mosquée de Djingereiber.
• 1328 Achèvement de la mosquée de Djingereiber.
• 1353 Le voyageur Tangérois Ibn Battûta visite la ville.
• XV e siècle Construction de la mosquée de Sankoré, aux dimensions de la Kaaba.
• 1458 Prise de la ville par Sonni Ali Ber, Empereur Songhaï.
• 1590 Chute de l'Empire songhaï, la ville passe sous domination marocaine.
• 1591 Soulèvement de la ville, les plus illustres savants de la ville dont Ahmed Baba sont exilés à Marrakech.
• 1630 Le chroniqueur Abderhaman Sâdi décrit sa ville dans son Tarikh es-Soudan.
• 1760 Les Touaregs chassent les derniers marocains de la ville.
• 1825 L' Empire du Maasina conquiert la ville.
• 1844 Mort de Cheikou Hamadou, la ville s'émancipe.
• 1826 Le major Gordon Laing visite la ville. Pris pour un marchand d'esclaves concurrent, il est assassiné.
• 1828 Dissimulé sous le costume d'un lettré musulman, le Français René Caillié entre dans la ville. Son récit de voyage fait grand bruit en Europe.
• 1854 L'explorateur allemand Heinrich Barth passe six mois à Tombouctou.
• 1894 La ville est conquise par les colonisateurs français.
• 1914 Fin de la pacification coloniale des zones du nord du Mali.
• 1955 Gao devient une commune de moyen exercice puis de plein exercice en 1966.
• 26 mars1996 Cérémonie de la Flamme de la Paix au cours de laquelle 3000 armes utilisées durant la rébellion, ont été brûlées.

PRESENTATION DES COMPOSANTES DU RESEAU TOUR
ISTIQUE
1. Mosquée de Djingareiber :



Joyau architectural, construit à partir de 1325 par Ibrahim Abû Ishaq Essaheli qui reçu des mains d'Elhadj Mansa Moussa quarante mille Mitqals d'or. Cette mosquée présente deux minarets, vingt cinq rangées dans le sens nord sud et neuf dans le sens Est-Ouest. Ses piliers massifs, Sa cour intérieure et son minaret principal de forme pyramidale sont les caractéristiques de son appartenance au style architectural soudanais Depuis 1989 cette Mosquée inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril bénéficie d'un « projet de sauvegarde » cogéré par le Centre du Patrimoine Mondial de l'Unesco et le Ministère de la Culture.

2. Gordon Laing :
Explorateur Anglais qui arriva à Tombouctou le 18 Août 1826. Sa Maison sise dans le quartier de Djingareiber est partie intégrante de l'ancienne ville classée patrimoine national suivant le Décret 92-245/P.RM du 18-12-92. Une plaque de bronze apposée sur sa façade porte l'inscription suivante « TO MAJOR GORDON LAING, West India Régiment Falled here in 1826. Erected in his honor and memory by the African society London, 1930 ».Cette maison construite entièrement en banco se présente sous la forme d'une maison traditionnelle comprenant un vestibule et un étage, elle a été restaurée en 1992 suite à une subvention offerte par l'ambassade du Royaume Uni.
3. René Caillié:
Explorateur Français qui entra à Tombouctou le 20 Avril 1828. Sa maison sise dans le quartier de Djingareiber à près de soixante dix mètres à l'Est de celle de Laing connaît un état de détérioration avancé. Toutefois elle reste marquée par deux plaques :
- Une de bronze portant l'inscription suivante : « Souvenir Colonel Français. A. René Caillié 1799-18338. Il habita cette maison d'Avril à Mai 1828 lors de son voyage de Guinée au Maroc 9 Avril 1827, 7 Septembre 1828 ».
- Une en marbre portant la mention « Ceux d'Aunis et de Saintonge qui gardent les cendres et la mémoire de René Caillié ont confié en 1938 cette pierre commémorative de son centenaire à Louis Ardouin-Dubrevil, explorateur Saintongeais pour la porter à travers le Sahara à Tombouctou dans la maison qu'habita leur grand patriote. »
4. Sidi Yahia :
Mosquée construite vers 1400 par Mohamed Naddi, elle est la mieux entretenue des trois grandes mosquées de Tombouctou inscrites sur la liste du patrimoine mondial en péril et bénéficie d'un projet de restauration cogéré par le Centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO et le Ministère de la culture.
5. Puits de Bouctou :
Symbole du site original de la femme Bouctou qui gardait les bagages des fondateurs de la ville ; suite aux déformations le mot targui Tin Bouctou ou puits de Bouctou est devenu Tombouctou, Tinbuktu/Timbuktu, Tombouctou. Le lieu symbolise aussi le palais de Mohamed Naddi fit le chef ou le Maire de la ville de 1433-67. C'est lui qui finança en 1400 la construction de la mosquée de Sidi Yahia aujourd'hui site du patrimoine mondial en péril.
6. Berky :
Le premier explorateur Américain qui entreprit la traversée du Désert en 1913 de Biskra à Tombouctou. Son emplacement fait face à Tombouctou Koy Batouma le musée municipal ou est localisé le puits de Bouctou.

7. Dr. Heinrich Barth :
Explorateur Allemand qui séjourna à Tombouctou du 7 Septembre 1853 au 1854. Son emplacement se situe à Badjindé qui est un quartier de l'ancienne ville classée patrimoine national. La façade principale porte une plaque en bronze, inaugurée en 1966 par le président de la R.F.A.Cette maison a été restaurée en 1992 avec l'assistance de l'Allemagne.

8. Mohamed Bagayogo :
Mohamed ben Mohamoud ben Abou Bakr Bagayogo al-wangari est né à Djenné en 1523. Jurisconsulte habile et vertueux il assura les fonctions d'Imam de la mosquée, de Cadi de la ville de Tombouctou et de professeur à l'université de Sankoré. Il mourut le 7 Juillet 1593 et sa maison sise à Badjindé constitue une partie intégrante de l'ancienne ville de Tombouctou.

9. Le grand marché :
Jadis appelé Badjindé lieu de prédilection des hippopotames, il est devenu, suite à l'assèchement progressif d'un bras du Niger, un espace d'échange entre les caravaniers du Nord et les Wangara de l'Afrique au Sud du Sahara. Le bâtiment principal a été construit en 1950, puis démoli et rénové successivement en 1966 et en 2003.La structure a été consolidé par un revêtement en pierre calcaire pour intégrer l'architecture locale.
10. Dr. Oscar Lenz :
Autrichien qui séjourna à Tombouctou du 1er au 7 Juillet 1880, sa maison située, à cinquante mètres à l'Est du grand marché est complètement en ruine. Une plaque ramenée en son nom a été porté sur la maison faisant face à son logement original.
11. Mosquée de Sankoré :
Construite sous la période mandingue 1325- 1433 , cette Mosquée Universitaire figure depuis 1989 sur la liste du patrimoine mondial en péril. A l'instar de Djingareiber et de Sidi Yehia, elle est cogérée par le Centre du Patrimoine Mondial et le Ministère de la Culture et occupe une place privilégiée au sein du volet culturel du Projet de Développement Urbain et de Décentralisation

12. Diam Tendé :
Symbole de l'artisanat traditionnel, les artisans de cet atelier seraient issus des compagnons de Ibrahim Abu Essaheli architecte Andalou bâtisseur de la Mosquée de Djingareiber. Par leur art et leur savoir faire ils apportèrent de modifications importantes dans l'architecture de Tombouctou.
13. Bibliothèque Mamma Haïdara :
S située au sud est de la ville de Tombouctou, la bibliothèque MAMMA HAIDARA qui est un modèle de coopération entre l'université de HARVARD, le Ministère de la culture et le promoteur Haidara constitue un des pôles culturels et intellectuels de Tombouctou qui abrite environ 5000 manuscrits. A l'origine cette bibliothèque était localisée à Bamba près de Gao et c'est seulement à la fin du 14ème siècle que ses détenteurs soucieux de s'améliorer mais aussi de faire profiter l'intelligentsia de Tombouctou de cet immense trésor décidèrent de s'implanter à Tombouctou.
14. Bibliothèque Fondo Kati :
Localisée à environ 30 mètres à l'est de la bibliothèque MAMMA HAIDARA , la bibliothèque Fondo Kati qui ouvrit ses portes en septembre 2003 est un aussi un exemple de coopération tripartite entre l'Espagne , le Mali. et son promoteur Ismail Diadié HAIDARA . l'origine de cette bibliothèque était localisée à tolédo puis à grenade et Séville d'où seraient partis les premiers détenteurs de ce fonds culturel. Cette bibliothèque à composante dominante andalouse est d'une part la concrétisation des relations plusieurs fois séculaires entre Tombouctou et l'Andalousie et d'autre part la preuve de l'existence de vestiges d'un patrimoine architectural et écrit andalous considérable à Tombouctou . cette bibliothèque compte environ 780 manuscrits et sa structure physique reste une des mieux représentatives de l'architecture de Tombouctou.
15. IHERI-Ahmed Baba :
Un centre de documentation et de recherche chargé de collecter et d'exploiter les manuscrits africains pour une réécriture de l'histoire africaine. De 1973 sa date de création à nos jours le dit centre a pu collecter 20000 manuscrits traitant des sciences sociales et exactes. Il a été érigé en institut de hautes études islamiques.
16. Casbah Marocaine :
Symbolise la forteresse édifiée par Djouder aux environs de Saney goungou pour abriter les Pachas. Selon Essaadi auteur du Tarikh-ES-Soudan cette Casbah était entourée d'une enceinte ayant deux entrées : la porte de Kabara et de la porte du marché.
17. Alfarouk :
Personnage légendaire présenté sous la forme d'un homme tout de blanc vêtu, lithamé, monté sur un cheval également blanc. Selon la tradition orale, Alfarouk, suite à son inconduite à l'égard des Uléma de Sankoré serait en détention dans les eaux du Bani à Djenné pour 7 siècles.
18. Maison Essayouti :
Un des Joyaux culturels de l'ancienne ville de Tombouctou, elle se situe dans le quartier de Djingareiber, de style Soudano-Magrhebin elle offre les caractéristiques architecturales d'une maison traditionnelle. Son bâtisseur Sidi Mohamed Al-Imam ben Essayouti qui vécut entre 1861 et 1923 occupa plusieurs fonctions tant au niveau de sa ville natale qu'au niveau de la sous région.
19. Maison des artisans :
Localisée au petit marché dit marché de Yoboutawo, la maison des artisans regroupe les catégories socioprofessionnelles des artisans de Tombouctou et a été réalisée grâce à un financement du Canada ;c'est un point de rencontre des artisans mais aussi un haut lieu où des visiteurs peuvent emporter des souvenirs de TOMBOUCTOU.
20. Le Monument de la Paix :
Localisé dans le quartier d'Abaradjou au nord de Tombouctou, ce monument qui consacre la fin de la rébellion dans le nord Mali a été conçu suite à la cérémonie flamme de la Paix de Tombouctou organisée le 27 mars 1996. Ledit Monument comprend trois parties que sont les murs de l'histoire, le bûché qui symbolise la flamme qui a permis d'éteindre le feu et une silhouette de quatre personnes tenant le flambeau de la paix pour que règne cette Paix en Afrique et à travers le monde.


NOTES SUR LES SAINTS MUSULMANS DE TOMBOUCTOU DONT LES SEPULTURES DE CERTAINS ENTOURENT LA VILLE
Tombouctou tire sa sainteté du nombre impressionnant de Saints entourant la ville et constituant, pour les croyants, un rempart de protection. On y compte 333 Saints dont les tombeaux sont des lieux de recueillement. Les plus vénérés sont :
1 °) Sidi Mahmoud Ben Amar Ben Mahammad Aquit:
Selon les traditions, le Cadi Sidi Mahmoud appartenait à la tribu berbère des Godala. Ses ancêtres après un séjour au Macina puis à Oualata se fixèrent à Tombouctou. Sidi Mahmoud ben Amar était le grand oncle de Ahmed Baba. Né en 1463/64, il fut nommé Cadi en 1498/99 et mourut en 1548. Les Tarikh de Tombouctou relatent de nombreux prodiges à son propos. Son tombeau est un des hauts lieux de pélérinage. Sa descendance comprend des savants et des hommes politiques.
2 °) Sane Haji:
Ce saint est né à Tombouctou en 868 de l'Hégire, il fut le premier saint vénéré de la ville. Il est mort en 956 et fut enterré à environ 15Om au nord de la ville. Ce saint de grande réputation a eu quatre fils qui furent très instruits et auteurs de plusieurs livres. On raconte que Sidy Mohammed, lors de l'enterrement de son frère al-Hadji Ahmadou, serait resté prostré au moment de la présentation des condoléances. Quand il reprit possession de ses facultés, il s'excusa de son mutisme et expliqua qu'il était entrain de suivre, jusqu'à sa délivrance, l'âme de son cousin aux prises avec les anges.
3 °) Amar Ben Mohammed Aquit:
Le père de SIDY MAHMOUD, fut aussi un grand saint. Il mourut à Oualata où il émigra fuyant les persécutions de SONNI ALI-BER . Le tarikh al Fettach ainsi que le tarikh es-Soudan rendent compte de ses déboires avec les Touareg et Sonni Ali-ber et des conséquences de sa fuite, pris de peur devant la réputation du souverain Songhoy, à Oualata lors de la conquête de Tombouctou alors que c'était lui Sidi Amar qui l'avait appelé au secours
4 °) Mohammed Aquit:
Mohammed Aquit est le grand père de Sidy Mahmoud. Il habitait le Macina. Suite à une mésentente avec les Peulhs du Macina pour des questions de mariage, il émigra à Birou (Oualata). Il voulut s'établir à Tombouctou. C'était sous le règne du chef Tengueredjef Akil, son énnémi. N'osant pas entrer dans la ville, il s'installa à entre Birou et Raz el-ma. Son ami le grand père de Masira-Anda Oumar, le jurisconsulte, négocia avec le Chef targui Akil, son installation avec sa nombreuse famille à Tombouctou. Il y fit souche. Il est enterré à environ 1OO m au nord du mausolée de Sidy Mahmoud.
5 °) Alhadi Ahmadou:
Le jurisconsulte Al-hadji Ahmadu serait le fils du cousin germain de Sidy Mahmoud selon certaines sources tandis que le Tarikh es-Soudan le dit frère de Sidy Mahmoud et du jurisconsulte Abdallah et note : «Ahmed fut un saint ; Mohammed fut un saint ; Abdallah fut un saint». Le Tarickh es-Soudan donne de lui : Al-hadji Ahmed ben Omar ben Mohammed-Aquit ben Omar ben Ali ben Yahia ben Godala serait enterré à environ 1OO m au sud du mausolée de ce dernier.
6 °) Ahmed Baba Es-Soudani:
Fils d'Alhadji Ahmadou, Ahmed Baba. Il aurait sa tombe entre celle de son père et le mausolée de son oncle SIDY MAHMOUD. Véritable puits de sciences, Ahmed Baba a laissé une œuvre colossale et très variée : commentaire sur le "kalil", éloges du Prophète, deux livres d'histoire, deux livres de commentaire des hadith, etc.,
Ahmed Baba est crédité de pas moins de miracles spectaculaires que son illustre oncle. On note à ce sujet que lors de sa détention à Marrakech, au cours d'une discussion qui s'engagea entre lui et des érudits marocains, Ahmed Baba es-Soudani fit venir de Tombouctou, à l'instant même où il en eut besoin, le livre renfermant le verdict qui devait trancher leur différend. Ses adversaires virent apparaître une main de femme tenant le livre sollicité. Il est mort en 1O36 à Tombouctou à l'âge de 73 ans ayant obtenu sa relaxation des griffes du Sultan marocain.
7 °) Le second lieu de recueillement, après Sidy Mahmoud, est DJAMANE HANA , ancienne mosquée dont la construction remonte à 949 de l'Hégire. Djamane Hana se trouve au nord du Centre médical secondaire de Tombouctou, près de la pompe à éolienne. Elle s'écroula sur 4O Saints les ensevelissant sous ses décombres.
8 °) Situé à 1OO m à l'Ouest de la ville, le tombeau de SIDY AHMED ben RAGGADI est le troisième lieu de recueillement. Grand philosophe, Sidy Ahmed eut de nombreux disciples qui étaient très instruits. Il mourut en 1718 à l'âge de 85 ans.
9 °) Le quatrième lieu de recueillement est le tombeau de ABU ALKASSIM ATTOUATTI (Abou-'l Qâsem et-Touâti, Imam) situé à 1OO m à l'Ouest de la ville. Abu al-Kassim at-Touatti fut l'instaurateur de la célébration de la fête du Maouloud (anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed) à Tombouctou. Grand mystique, il consacra sa vie à la vivification de la foi et la création d'actions pies : lecture complète du Coran le vendredi ; cration du cimetière autour de la mosquée. Il fut l'auteur de prodiges dont la distribution de pains toujours chauds aux « méddah » panégyristes. Un jour qu'il se rendait à la mosquée, ses compagnons remarquèrent que le pan de son boubou était mouillé. Ils lui en demandèrent la raison. Abou al-Kassim expliqua qu'il venait de sauver, au lac Débo, un naufragé qui aurait imploré en son nom le secours de Dieu. Imam de la grande mosquée, seul un petit chemin séparait sa maison de Djingarey-ber. Il mourut en 935 (1528-1529) à l'âge de 33 ans, Sidy Mahmoud présida la prière à son enterrement. Il fut inhumé dans le nouveau cimetière.
1O ° ) Le cinquième lieu de recueillement est le tombeau de Mohammed el-Micki, situé à environ 30 m au sud du tombeau de Abu-Kassim. Très pieux, Sidy Mohammed el-Micki pouvait facilement rester trois jours sans manger, ni boire. Il mourut en 1844 à l'âge de 8O ans.
11 °) Situé au nord ouest de la ville, le Fort Sidy-el-Beckaye abrite le tombeau de Mohammed Tamba-Tamba. C'est le sixième lieu de recueillement. Mohammed appartenait à la tribu des Kel-es-Souk qui habitaient au nord de Gao. Il serait venu à Tombouctou pour parfaire ses connaissances. Il y mourut et fut enseveli au sud-ouest de la ville sur la route de Kabara. Ce fut en 121O de l'hégire.
12 °) Le septième lieu de recueillement est le tombeau de el-Imam Ismail, originaire de Djenné. Il se rendait à Tombouctou pour s'y recueillir et visiter la ville. Malheureusement, il n'atteignit pas Tombouctou car il mourut à trois kilomètres avant la ville.
13°) Le tombeau de al-Imam Said est situé au sud de la ville à environ vingt mètres au pied de l'officine de la Pharmacie Populaire. C'est le huitième lieu de recueillement. Le Cheikh al-Imam Said était originaire de Tombouctou ville. Il mourut en 126O à l'âge de 7O ans.
14 °) SIDY MOHAMMED BOUKOU repose à l'est de la ville. Il vécut au début du XIVe siècle. Il appartenait à la tribu des Id Ouali de Chinguiti ( Mauritanie). Il a encore des parents au Touat.
15 °) Le tombeau de SIDY EL-WAFI EL-ARAOUANI se trouve à environ vingt-cinq mètres à l'est de la ville. C'est le dixième lieu de recueillement. Sidy el-Wafi vivait au XIIe siècle de l'hégire (XVIIe siècle ap. JC), il vint à Tombouctou dans le double but de s'y recueillir et de parfaire ses connaissances. Il y mourut en 1121 de l'hégire.
16 °) Le onzième lieu de recueillement est le tombeau D'ALFA MOYA LAMTOUNI situé à l'Est de la ville. Grand Saint et grand philosophe, Alfa Moya eut de nombreux disciples. Il fut assassiné en 1O1O de l'hégire en compagnie de dix autres saints par les troupes espagnoles de Djouder qui venait d'Andalousie. Il mourut à l'âge de 55 ans.
17 °) Le douzième lieu de recueillement est le tombeau de MOHAMMED SANKARE , situé à l'est de la ville. Venu poursuivre ses études à Tombouctou, Mohammed Sankaré y mourut au début du XVIIe siècle à l'âge de 6O ans.
18 °) Cheikh Sidy El Mokhtar Ben Sidy Mohammed, autrefois connu sous le nom de SIDY KIYAR, fut un grand Saint de Tombouctou et grand philosophe. Il connut BARTH à son passage à Tombouctou. Il mourut à l'âge 8O ans vers 127O de l'hégire (1853 ap. JC).

Publié dans HISTOIRE DU MALI

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